Nous ne pouvons pas parler de « contraintes dans la mise en œuvre de la MMK à l’HUEH ».
Le PMK est, en 2020, à sa 9ème année d’existence à l’HUEH. Fort de nos expériences personnelles (de plus d’une trentaine d’années au sein de l’Unité de Néonatologie, que nous avons d’ailleurs montée) et de par la mise en place d’une structure taillée sur mesure, la Méthode Mère Kangourou est devenue une approche tant académique que thérapeutique. Même au moment des arrêts de travail du personnel de surface ou des Médecins Résidents (2016, 2017), l’Unité de Néonatologie de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti est toujours parvenue à garder l’objectif principal de ce programme, à savoir l’accompagnement des nouveau-nés de faible poids.
Le caractère universitaire de l’Unité de Néonatologie, nous impose une constante remise en question des différentes facettes de l’application de la méthode. Cependant la toile de fond que constitue cette vision axée sur la garantie d’un bien-être du binôme mère-enfant, a toujours été maintenue. Par exemple, nous avions eu à faire le choix, d’abandonner l’utilisation des poches fabriquées avec du lycra ou encore de cesser la politique de sortie précoce vers la maison. Ces décisions se prenaient en fonction des constats faits et de la réalité du terroir. Ces adaptations nous ont permis de renforcer la mise en œuvre de la méthode.
La mise en œuvre communautaire, par contre, a eu à confronter la délicate gestion de paramètres inconnus, associés à l’arrivée de l’infection à la Covid-19. Au tout début, à un moment où la population se méfiait de la présence des travailleurs du domaine sanitaire, nous avions hésité à poursuivre avec les visites à domicile. Il fallait aussi prendre en considération les risques liés à l’utilisation des transports en commun et le souci de protéger notre personnel de santé.
Une autre particularité, qui persiste encore, est l’accès à certains quartiers. Nous avions dû discontinuer les visites à Cité Soleil, à Village de Dieu, à Martissant et à Carrefour Feuille. Les parents vivant dans la zone, nous déconseillaient toute visite.
Le PMK a une équipe communautaire remarquable ; se retrouver à moto avec un chauffeur inconnu dans les fins fond de certaines zones, témoigne d’une solide volonté d’accomplir son devoir : celui d’accompagner une maman et sa progéniture.
