« Covid-19 : le variant BA-2 circule beaucoup chez les plus jeunes »

Date de publication : 25 mars 2022

Libération

Olivier Monod constate en effet dans Libération que « la flambée actuelle de cas de Covid-19 n’épargne pas les enfants. Le variant omicron a fait des petits. C’est son sous-lignage BA.2 qui sévit actuellement ».
« Très contagieux, son impact sur les hôpitaux est limité car la population est largement vaccinée et il semble moins dangereux que le variant précédent, delta. Mais les cas s’accumulent et le retour des vacances scolaires de février est marqué par une hausse des classes fermées. De 72 le 26 février, selon les données de l’Education nationale, on passe à 3184 le 17 mars », 
relève le journaliste.
Il ajoute que « paradoxalement, cette hausse des fermetures ne renvoie pas à l’augmentation de la circulation virale chez les enfants, mais à celle relevée chez les enseignants. Depuis début janvier, les classes ne ferment plus automatiquement à partir de trois cas de Covid. Ces 3184 classes fermées sont plutôt le fait d’enseignants positifs et non remplacés ».
Olivier Monod précise que « l’incidence chez les 6-14 ans dépasse les 1200 cas pour 100.000 habitants sur 7 jours glissants, bien au-dessus des 928 de l’incidence moyenne ».
Le Pr François Angoulvant, pédiatre à l’hôpital Robert-Debré à Paris, souligne de son côté que « la question est de savoir qui vous testez. En ce moment, il y a davantage de mesures pour aller tester les enfants. Au début de l’épidémie, c’était l’inverse. Mais le virus se répand chez les plus jeunes comme dans le reste de la population ».
Olivier Monod remarque que « le Covid-19 reste une maladie bien moins grave pour la santé des enfants que celle de leurs ainés. La France déplore 59 décès de patients de moins de 19 ans depuis le début de l’épidémie. Mais la moitié d’entre eux ont eu lieu cette année. Ultra-contagieux, le variant omicron a infecté un nombre particulièrement élevé de personnes ».
« Ce taux de circulation a d’ailleurs fait craindre un temps que les enfants puissent être, en grand nombre, victimes de syndromes inflammatoires très aigus quelques semaines après leur infection, les fameux Pims. Fort heureusement, cette poussée de Pims ne s’est pas produite », 
poursuit le journaliste.
Il observe toutefois que « l’arrivée de chaque variant nécessite une analyse ad hoc. Les symptômes et leur gravité peuvent changer d’une version à l’autre du virus. Une étude américaine, réalisée à Houston, a mis en lumière «la toux du phoque», comme symptôme lié au Covid-19 chez les plus jeunes (principalement les moins de 5 ans) ».
Olivier Monod explique que « ces laryngites étaient déjà observées avant omicron mais semblent être plus fréquentes avec ce variant, connu pour s’attaquer plus volontiers aux voies aériennes supérieures qu’inférieures. Mais il s’agit d’un symptôme «marginal» qui est beaucoup plus fréquent avec la grippe, tempère François Angoulvant. Le CHU de Lille […] n’a pas non plus remarqué d’afflux particulier d’enfants souffrant de toux forte dans ses urgences pédiatriques ».