Les gastro-entérites aiguës (GEA) figurent parmi les principales causes de mortalité et de morbidité chez les enfants dans le monde. Les agents pathogènes sont nombreux et divers, mais les études épidémiologiques les plus récentes indiquent que les virus sont largement représentés et, parmi ceux-ci, les adénovirus humains-notamment les sérotypes 40 et 41- et les rotavirus. S’il existe des vaccins dirigés contre ces derniers, ce n’est pas encore le cas pour les adénovirus qui seraient impliqués dans environ 10 % des GEA de l’enfant, dans la tranche d’âge 0-5 ans.
Une étude transversale réalisée au sein d’un hôpital universitaire du Caire (Egypte) permet d’évaluer la prévalence des infections liées aux deux germes précédents et éventuellement des co-infections au sein d’une cohorte composée de 150 enfants âgés de moins de sept ans, tous hospitalisés en raison d’une GEA. Les virus ont été détectés dans des échantillons de selles à l’aide de diverses techniques, notamment la recherche des antigènes spécifiques par méthode immuno-enzymatique (ELISA ou enzyme-linked immunosorbent assay), cependant qu’une PCR a permis de déterminer les sérotypes 40 et 41 des adénovirus humains entériques.
Prévalence des infections à rotavirus proche de 60 %
C’est ainsi que la prévalence des infections par rotavirus et des adénovirus a été respectivement estimée à 58 % (n=87) et 6,7 % (n=10), celle des co-infections étant de l’ordre de 8 % (n = 12). C’est donc 22 cas d’infections par les adénovirus qui ont été authentifiés, mais la PCR, pour sa part, a repéré 15 adénovirus entériques, ces derniers étant donc à l’origine de 68 % des GAE à adénovirus. Le sérotype 40 a représenté 7 cas sur 15 (46,7 %), versus 8/15 (53,3 %) pour le sérotype 41, ce qui correspond à une distribution équilibrée de ces deux sérotypes au sein de la cohorte.
Cette petite étude transversale menée dans un hôpital universitaire du Caire confirme le rôle prédominant des rotavirus et des adénovirus humains entérocytaires de sérotype 40 ou 41 dans l’étiologie des GAE graves de l’enfant nécessitant l’hospitalisation. Les rotavirus dominent le tableau avec une prévalence proche de 60 %, loin devant les adénovirus (7 %), celle des co-infections étant dans cette étude estimée à 8 %. Ces résultats plaident en faveur de la vaccination anti-rotavirus systématique, compte tenu de son rapport bénéfice/risque de plus en plus patent à l’échelon mondial.
Dr Philippe Tellier
RÉFÉRENCE
Montasser KA et coll. : Infection with adenovirus, rotavirus, and coinfection among hospitalized children with gastroenteritis in an Egyptian university hospital. J Med Virol., 2022;94(10):4950-4958. doi: 10.1002/jmv.27935.
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